10 actions afin de réduire les lésions musculosquelettiques

Comptable, Sylviane passe la majeure partie de son temps au travail à son bureau : ordinateur, lecture, réunion. Position assise, elle lit, elle tape, elle écrit.

Elle aime son travail mais elle a un mal de poignet qui lui pourrit la vie. Une tension lancinante, constante. Elle écrit, la douleur est là. Elle bouge le coude, la douleur est encore là. Cela diminue sa concentration, sa productivité. Elle sent même ses doigts s’engourdir parfois.

Les Advils n’y ont rien changé.  La douleur la réveille parfois la nuit et elle a commencé à éviter certaines activités, dans l’espoir de guérir.

Sylviane est allée consulter un médecin : il lui diagnostique un syndrome du tunnel carpien, qui se classe comme étant un Trouble Musculo-Squelettique (TMS).

Un TMS est une lésion qui atteint les tissus mous (tendons, ligaments, disques, etc.), souvent le dos et les membres supérieurs. Les tendinites, bursites, épicondylites et ténosynovites en sont des exemples. Ils sont le résultat d’une surutilisation qui dépasse la capacité de récupération de l’organisme. Ce peut être une apparition soudaine ou progressive.

En matière de troubles musculo-squelettiques, il est primordial d’agir tôt, afin d’en diminuer les conséquences.

Les TMS représentent environ 40% des coûts des lésions professionnelles indemnisées par la CNESST. En 2015, le nombre de lésions de type TMS s’établit à 23 630, représentant 27,0 % des dossiers ouverts et acceptés à la CNESST.

Et si on agissait pour prévenir ?

Chaque TMS a des origines différentes. De multiples facteurs sont en cause, certains proviennent de l’organisation, d’autres de vous. La responsabilité est partagée et des actions de la part de tous sont nécessaires. Vous, en tant que travailleur, vous pouvez y faire quelque chose

Travailleurs,

Source: Les TMS: pour mieux les comprendre et mieux les prévenir

Source: Les TMS: pour mieux les comprendre et mieux les prévenir

  1. Recherchez une position confortable. En cas de malaise ou d'inconfort, adaptez votre position de travail. Une douleur qui ne passe pas causera des dommages parfois irréversibles, qui endommageront votre qualité de travail. Il faut la considérer comme un signal d’alarme.

  2. Procédez à l’ajustement ergonomique de votre poste de travail: utilisez les outils à votre portée. Si vous n’en avez pas ou si vous n’êtes pas sûr de leur utilisation, parlez-en à votre employeur.

  3. Utilisez les bonnes méthodes de travail, si vous exercez un travail manuel;

  4. Prenez des pauses et étirez-vous. La fixité posturale (contraction prolongée de groupes musculaires) entraîne une fatigue (haut du dos, épaules, bas du dos). Maintenir une position statique, c’est-à-dire où le muscle est contracté, gêne la circulation et bloque l’oxygénation. Les muscles et tissus mal irrigués sont ensuite enflammés, les articulations en prennent pour leur rhume et pouf !

  5. Si vous fumez (encore), cessez. Les fumeurs, avec leur système mal oxygéné, sont plus à risque de développer un TMS.

  6. Maintenez une bonne hygiène de vie globale: de l’exercice régulier et une saine alimentation.

  7. Donnez-vous des outils afin de mieux gérer votre stress: un niveau de stress élevé réduit votre capacité de récupération, une diminution de la sensibilité à la douleur, une augmentation de la pression artérielle, ce qui augmente les risques de maladies et de blessures.

Employeurs,

  1. Ouvrez le dialogue avec vos employés : cherchez les petits et grands malaises et explorez des solutions. Vous pouvez vous baser sur le registre de premiers soins et premiers secours, ainsi que les accidents et maladies récemment déclarés dans votre entreprise.

  2. Évaluez les causes potentielles et réelles de TMS. Il y a plusieurs facteurs de risque au niveau du travail : tâche répétitive, postures contraignantes, posture statique, force nécessaire, pressions mécaniques, chocs et vibrations, température, etc. Il faut aussi tenir comme de l’intensité et de la fréquence. Afin de bien quantifier leur apport, il est nécessaire de faire appel à un professionnel reconnu en la matière, comme un ergonome, pour poser les bonnes actions. Retenons à ce propos que le principe de base derrière l’ergonomie, c’est que l’équipement doit s’adapter à l’humain, et non l’inverse.

  3. Agir, former et informer. Suite à cette analyse, il faut poser les bonnes actions afin de corriger le problème ainsi que former et informer vos travailleurs.

En conclusion, les troubles musculo-squelettiques guettent chacun d’entre nous, que vous ayez un travail physiquement actif ou passif. Sachez les mettre en déroute avant qu’ils ne vous mettent K-O. En la matière, employeurs et travailleurs ont des actions à poser.

Je m’appelle Marie-Eve Champagne, je suis conseillère en relations industrielles agréée et j’aide les gens à mieux travailler depuis plus de 12 ans.

Pour en savoir plus:

Sources:

Commission des Normes du Travail, de l'Équité Salariale et de la Santé et Sécurité au travailStatistiques sur les lésions attribuables aux TMS en milieu de travail 2012-2015, 2016, 36 pages.

SIMONEAU, S., ST-VINCENT, M. et CHICOINE, D., Les TMS: Mieux les comprendre pour mieux les prévenir 2e édition, 2013, Institut de recherche Robert-Sauvé en Santé et Sécurité au travail et Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail - Secteur de la fabrication de produits en métal, de la fabrication de produits électriques et des industries de l’habillement, 56 pages.

PROTEAU, Rose-Ange, La douleur: un signal d'alarme, Objectif prévention, Vol 23, No 5, 2000, Association Paritaire de Santé et de Sécurité du Travail Secteur Affaires Sociales.