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Les 5 piliers du bonheur au travail

2007. Je termine mon bac en RI. Je décroche un emploi en recrutement.

Une grande pièce, où tous les bureaux font face à celui du patron, façon pupitre d’école. Aucun cubicule. Les conversations téléphoniques et les écrans d’ordinateurs sont scrutés à la loupe. Les pauses sont strictement minutées, le départ et l’arrivée également. Les gens mangent à leur bureau ou en vitesse, craignant de s’adresser la parole.

La harpie de service maugrée entre ses lèvres des récriminations sur les lieux, l’équipement, les patrons. Bruit de fond incessant, rythmé par le bruit des touches de clavier enfoncées et des conversations téléphoniques chuchotées. Pas question de se faire prendre en défaut, les conséquences sont lourdes. Les résultats sont évalués, les explications mises de côté. Et que du recrutement en vue, pour des années à venir. Rien d’autre.

Troisième journée, mon cœur saigne. Je sais déjà que je vais détester viscéralement cet emploi. J’ai 23 ans, c’est mon premier vrai emploi… et je suis malheureuse au travail.

Surprise, je n’ai pas mis long feu à remettre ma démission…

Photo de Wendelin Jacober sur Pexels.com

Après avoir connu le malheur au travail, en bonne RH que je suis, j’ai eu envie d’explorer le bonheur au travail. Parce que j’y ai vu un centre de coûts important pour une entreprise, j’ai donc voulu trouver des solutions.

Mais qu’est-ce qui rend donc les gens heureux au travail ?

Ma réponse, je l’ai trouvée du côté de Nic Marks, créateur de l’indice de bonheur mondial, qui a énoncé les 5 piliers du bonheur au travail.

Quels sont-ils ?

1er pilier - Connecter

Ce pilier souligne l’importance d’entretenir de bonnes relations, avec son gestionnaire et ses collègues, avec les autres membres de l’organisation. Un milieu capable d’engendrer le bonheur est donc un milieu où les gens connectent les uns aux autres, librement et sans peur. C’est un endroit où on retrouve un soutien social fort. Les jeux politiques sont tenus au minimum, les problèmes de communication sont gérés avant qu’ils ne dégénèrent en conflits. Un milieu exempt d’harcèlement de toute sorte.

Un employé qui a de bonnes relations au travail est 2,5 fois plus heureux au travail.

2e pilier – Etre juste

Le fait d’être traité avec équité et respect est le facteur de bonheur no 1 au Canada et aux États-Unis, pour les hommes autant que pour les femmes, tout type de profession confondu. Et être juste, qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Donner de la flexibilité. Reconnaître que les gens ont une vie en dehors du travail. Donner des conditions de travail décentes, qui soutiennent la santé globale et financière des personnes et de leur famille. Assurer un milieu de travail sain et sécuritaire. Maintenir une forte justice organisationnelle, dans les façons de faire, dans la reconnaissance. Instaurer une justice relationnelle, où les gens sont traités avec dignité, respect, civilité. C’est un milieu où l’on reconnait la participation et la contribution de tous.

3e pilier – Donner de la latitude décisionnelle

Donner de l’autonomie, de la latitude décisionnelle, du pouvoir. Redonner le contrôle est également un facteur de réduction important du stress. C’est permettre aux gens d’avoir leur mot à dire. Des fortes exigences au travail liées à une faible autonomie engendrent davantage de maladies cardio-vasculaires, ostéoarticulaires et de manifestations dépressives. Qu’on se le dise, le micro-management a un prix très élevé.

4e pilier- Lancer des défis

Donner des défis. Reconnaître les compétences. Il s'agit du facteur de rétention no 1 des Millénariaux. De plus, pour les 18 à 34 ans, un sentiment d’accomplissement obtenu de leur travail est un déterminant majeur du bonheur au travail. Les gens veulent contribuer à la cause, faire une différence. Ça fait également partie de la reconnaissance.

Un milieu malsain est un milieu où il n’y a pas de possibilité d’avancement, où les gens sont limités à une description de tâches, condamnés à refaire les mêmes tâches, années après années.

5e pilier– Inspirer

Ce pilier lie tous les autres piliers. Les employés déclarant avoir un travail significatif ont 2,5 fois plus de chance d’être heureux au travail. Ils ont également une meilleure santé mentale. Un milieu inspirant sait créer de grands leaders, donne un sens au travail, rend les gens fiers d’y travailler, par le produit, la marque, les valeurs véhiculées. Il pousse les gens à se dépasser, à donner le meilleur d’eux-mêmes.

Crédit photo: Free-Photos – Pixabay

En somme

Plus j’étudiais le bonheur au travail, plus j’ai remarqué le rôle central qu’un patron avait à y jouer.

Puis, ça m’a sauté aux yeux : la justice, l’équité, le respect, la fierté, les bonnes relations, le dépassement de soi, la reconnaissance, l’autonomie, ça ne coûte pas grand’chose.

Mais ça rapporte gros.

Parce qu’une équipe heureuse est plus performante à résoudre les problèmes, plus en santé psychologiquement et physiquement, plus engagée, plus rentable.

Et c’est pas moi qui le dit, c’est la science.

Mon nom est Marie-Eve Champagne, je suis spécialiste en Santé Sécurité Mieux-Être au travail et j'aide les gens à mieux travailler depuis près de 14 ans.

Si la santé psychologique est une priorité pour votre organisation, voyez notre Accompagnement Organisationnel Santé psychologique pour passer à l’action.

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Références:

Vézina, M., C. Chénard, M.-M. Mantha-Bélisle et le Groupe scientifique sur l’impact des conditions et de l’organisation du travail sur la santé de l’INSPQ «Grille d’identification de risques psychosociaux du travail», Institut National de la Santé Publique du Québec, 2016

DAVEZIES, Philippe «Le stress au travail: entre savoirs scientifiques et débat social», Performances. Stratégies et facteur humain, no 1, 2001, 4-7

MARKS, Nic, «Happiness is a serious business», Ted Talk : https://www.youtube.com/watch?v=CH2ys_IgV4Y

ROBERT HALF «Le Bonheur au travail, tout le monde y gagne», https://www.roberthalf.ca/fr/le-bonheur-au-travail-tout-le-monde-y-gagne,  2017